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LA CORNEILLE DU DIMANCHE

Ce matin en sortant de chez moi, j'ai entendu le cri de ce que je pense être une corneille, ou peut-être un chocard. Elle ou il criait fort et j'ai fini par repérer l'oiseau noir à bec jaune installé sur un lampadaire avec un objet dans le bec qui semblait l'occuper.

Je ne sais si c'est l'approche du Ramadan, ou les catholiques se rendant à la messe dans une chapelle traditionaliste voisine, mais l'idée saugrenue m'est venue d'assimiler l'oiseau noir au muezzin appelant à la prière. L'Imam des catholiques - le prêtre, excusez moi - parlait ou chantait avec ses fidèles en latin. Je ne connais que la  mosquée de Paris, mais elle est plus éloignée que la chapelle et je ne fréquente ni l'une ni l'autre !

Mais des souvenirs me reviennent d'Afrique du Nord, plus précisément de l'Algérie, et de mon étonnement en entendant certains vendredis la mélopée du muezzin proche d'une psalmodie grégorienne. Et en effet il y a eu des parentés entre des mélodies arabes et religieuses cathoiques. On parle de mélodies "mozarabes" ! C'est à partir de la conquête musulmane de l'Espagne en 711 puis la reconquête au 15ème siècle etc. On peut donc entendre dans le grégorien ces différentes sources et c'est ce qui m'a étonné et ravi en Algérie, certains jours seulement.

 

Mais ma corneille n'avait aucune qualité musicale. Son croassement rien de mozarabe ! 

Je souhaite seulement à mes amis musulmans un heureux Ramadan.

 


03/03/2024
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Réel ou royal ?

 

Ces derniers jours, je regardais avec curiosité ce drôle de film tourné à Londres : celui d’un homme d’âge bien mûr, à la tête d’une nation, et même d’un conglomérat de nations, mais sans pouvoir aucun, dont on déclare qu’il est l’ «oint du Seigneur » qui fait de lui « une personne consacrée, une personne qui entretient une relation spéciale avec Dieu… » Du coup, j’ai ressorti ma casquette de sociologue des religions (1978).

 

Mais en même temps je lisais les premiers chapitres d’un livre que je vous recommande (et pas seulement parce que les auteurs sont mes petits cousins, Charles Perez et Karina Sokolova)[1] « Le manuel du Metavers » dont je retiens provisoirement que la notion qui nous paraît depuis   longtemps si solide, la réalité, était en train de se diluer dans l’indistinction entre réel et irréel, ou métavers ( ?)

Il est vrai que depuis des millénaires les religions ont construit des mondes imaginaires que les humains considèrent encore comme réels : de plus, en mêlant imaginaire et structures bien réelles (l’histoire de Londres à laquelle je faisais allusion en est une illustration dans le christianisme) on finit par s’y perdre. Pour ma part, devenu incroyant il y a environ 50 ans mais toujours intéressé par des récits comme les évangiles et les valeurs (réelles) qu’ils véhiculent, j’essaie de distinguer l’imaginaire de l’humain, si ce terme a encore un peu d’avenir.

 

Je souris en entendant des journalistes, qui n’ont sans doute pas été au catéchisme chrétien dans leur enfance, attribuer au roi Charles ce qui serait de sa part un mot d’esprit : « Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». Trois évangiles (réels) attribuent cette citation à Jésus : « Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi mais pour servir » (Marc, Mathieu, Luc et de nombreux commentateurs comme Paul)…

 

En résumé, j’ai aimé le talent des anglicans (dont le fondateur avait quelques problèmes de morale humaine) pour mettre en scène cette « cérémonie religieuse »[2] sans croire un instant à ses légitimations, entachées de sang et de guerres. L’ « oint du Seigneur » ferait bien de « servir et de ne pas « être servi »dans la triste réalité de la triste humanité.

Là, je suis certainement trop pessimiste ! Pourquoi ne pas construire un monde imaginaire joyeux, heureux, fraternel qui deviendrait réel ? au-delà de la quiche végétarienne ?

 

 

[1] "Le manuel du Métavers, les fondamentaux de la prochaine révolution technologique", imprimé par Amazon, 2022.

[2] J’avais eu le "privilège" de regarder la même cérémonie concernant le couronnement de sa mère en 1953, découvrant en même temps la télévision, vaste support de fictions !

 


08/05/2023
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C’est pas du folklore ?

A la télé, sur Arte ce matin , une femme hindoue témoigne : j’ai fait un vœu sous cet arbre sacré : avoir un garçon ; et j’ai eu un garçon. Soyons sérieux, elle avait une chance sur deux !

A Perpignan (Catalogne française) cet après-midi, on processionne autour de la statue de saint Gauderique (ou Galdric, IX° siècle), de la cathédrale à la rivière Têt, les pieds dans l’eau (de plus en plus rare !) pour quémander au ciel de la pluie. Les fidèles (et les paysans) ont une chance sur deux de l’obtenir !

Je connais bien le trajet, je l’imagine facilement ; la cathédrale est très belle, elle a un magnifique rétable ou l’on retrouve saint Galdric. Le curé et son vicaire précisent que ce n’est pas du folklore.

C’est quoi alors ?

Nous imaginons là-haut un bon Dieu (unique et barbu), qui dispose des robinets d’arrosage de la terre entière avec une cohorte d’auxiliaires locaux (comme Galdric) et qui ouvre ou ferme selon son humeur ! On va voir ce qu’on va voir : les pieds dans l’eau des fidèles et en principe de la statue, on va secouer le maître des robinets pour qu’il nous arrose.

A dire vrai, la météo a un peu anticipé : il pleuvra ce samedi soir ont dit les prévisionnistes de météo-France.

Saint Galdric, paysan très pieux dont la légende serait née à l’abbaye saint Martin du Canigou, a donné naissance à de nombreuses histoires miraculeuses, souvent enfantines, qui tournent autour de l’eau (trop ou trop peu). On comprend que le grand Robinétier l’ait engagé pour tenir ses tuyauteries.

C’est pas du folklore, ça, monsieur le curé ?

Profitez de l’occasion, mes amis, pour vous promener à Perpignan au bord d’un petit affluent de la Têt : la Basse, qui traverse le centre de la ville, qui  fleurit ses rives (qui avaient été fortifiées pour éviter des inondations au centre de Perpignan !)

Je cite le président de l’association de la cathédrale (selon Europe 1) « prier est devenu le dernier recours. Il n'y a que le ciel qui peut remplir les barrages, on en est là", s'alarme-t-il.  Ce n'est pas du folklore. Si cette procession ne suffit pas on en fera sûrement d'autres… » (ça me rappelle des situations bien récentes concernant nos retraites, non ?)

 


18/03/2023
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Magie blanche

Ce matin, les informations de France Inter (8 heures) s'ouvrent sur cette nouvelle : le Pape Jean Paul Ier va être béatifié aujourd'hui à Rome. Je résume : ce Pape élu le 26 août 1978 sous le nom de Jean Paul Ier (Jean comme Jean XXIII, Paul comme Paul VI) va règner 33 jours, ce qui est court comme pontificat et qui va donner du grain à moudre aux complotistes de tous poils - et soutanes !

La béatification est la dernière marche avant l'auréole de la canonisation innocent. Rome n'a pas chômé depuis Jean XXIII innocent, canonisé ainsi que Paul VI innocent (ouf ! on a évité Pie XII !) puis Jean Paul II innocent... On s'arrête là car les suivants sont encore en vie : Benoit XVI champion de la survie après sa démission, puis François (Ier) en poste à ce jour.

Pour ma part, j'ai une certaine sympathie pour ce dernier, son ouverture morale - relative - sa sensibilité sociale - réelle - son désir de réformer la sphère cléricale et le mode de gouvernance de l'Eglise...

Mais tout de même, comment prendre au sérieux cette scénographie qui fait que vous recevez l'auréole quand vous avez guéri miraculeusement une petite fille depuis un hypothétique au-delà ? Difficile à admettre par les athées bien sûr, par les gens de raison, sinon par les petites filles.

 

Allons, François, encore une réforme, ça ne date sous sa forme romaine centralisée que du XVIème siècle et il n'en existe aucune trace dans les Evangiles. Amen ! innocent

 

innocent

 


04/09/2022
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François au Canada

 

Le Pape François (qui m’est sympathique), est au Canada, plus précisément ces jours-ci au Québec (province que j’ai beaucoup aimée avec Maudy et son chien Loxley en 1999 ! ), pour « demander pardon » pour les horreurs perpétrées par des pensionnats catholiques sur des enfants des cultures autochtones christianisés de force, maltraités, déculturés au profit d’une religion qui se veut par ailleurs une religion de fraternité et d’amour du prochain. Mais où est cet « ailleurs » ?

 

Cependant quelque chose me gêne dans la démarche du Pape – et qui explique peut-être le manque d’enthousiasme de ces peuples autochtones. Je note que le dernier pensionnat catholique à avoir fermé ses portes l’a fait en 1991, c’était hier ! Le Pape a parlé (souvent) de « colonisation idéologique », c’est bien le cas et il est bienvenu à en demander pardon ; mais la manière de faire est équivoque. François aime les symboles, c’est bien, mais pourquoi n’a-t-il à offrir que des bénédictions, des signes de croix comme auprès du lac sacré, que des soutanes (robes) à balader, que des messes à célébrer. N’est-ce pas encore une colonisation – symbolique – idéologique ?

On a l’impression – et là j’élargis – que l’Eglise catholique n’a rien d’autres en ses valises que la répétition de ses liturgies au lieu d’écouter, voir, entendre celles des autres… même si l’on met quelques secondes une coiffure à plume traditionnelle sur la tête de François (ce que n’aurait sans doute pas fait son prédécesseur Benoît pour qui le catholicisme était la seule vraie religion ; avec ses déguisements qu’il chérissait). A quand un Pape « en civil » ? et « en pantalon » ?

 

J’aurais tendance à conclure : « Vive le Québec libre » de la colonisation idéologique !

 

 


28/07/2022
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