cheveux-blancs

• Moi - Vous avez vu, Madame Michu, les photos de la terre prises par une sorte de gros appareil photo, à plus de 24 milliards de kilomètres de distance ?
• Madame Michu – Encore une blague des gamins des réseaux !. Vous imaginez : qui pourrait aller si loin !
• M – Mais si, c’est une sonde comme on dit lancée par les américains, par la NASA en 1977. Il a fallu du temps pour qu’elle arrive où elle est ! Les américains ont même mis dedans un disque (en or) pour le cas où des êtres vivants sauraient les lire (même dans un milliard d’années !).
• MM – Vous riez ? Me dites pas que vous serez là pour leur répondre…
• M – Moi sûrement pas. Mais ce qu’ils ont écrit, c’est très possible. Le disque durera plus de 4 milliards d’années ! Mais on ne sait pas encore s’il y a des êtres vivants dans l’univers, et s’ils sauraient lire !! Mais vous avez vu la photo ? La terre paraît comme un grain de sable, ou plutôt de poussière. Et c’est nous qui sommes dessus, perdus dans l’univers.
• MM – Ça alors ! J’aurais jamais cru voir ça de ma vie ! Mais ça serait pas ce qu’ils appellent une « fêke niouse » comme Trump en invente souvent ?
• M – Non, pas du tout. C’est la première fois que les habitants de ce grain de poussière envoient un engin au-delà de notre système avec son soleil, sa lune, ses planètes et ses étoiles. On voit notre lune sur la photo, mais ça c’est tout près.
• MM – Oui je sais les américains y sont déjà allés et les russes ou les indiens voudraient en faire autant. Ils seront bien avancés !
• M – Moi ce qui me sidère (c’est sidéral) c’est que sur ce grain de poussière il y a vous, il y a moi et au moment où je vous parle, on est 8 milliards, 107millions, 75 mille, 225 femmes et hommes qui ne pensent qu’à une chose : se faire la guerre…
• MM – C’est parce qu’ils trouvent qu’il y a trop de monde ?
• M – C’est plutôt parce quelques-uns veulent prendre ce que les autres ont, pour eux. Ou obliger ces autres à faire ce qui plaît aux premiers.
• MM - Et si on envoyait ces premiers sur un autre grain de poussière ?
• M – Oui ? Mais je vais vous dire, ils se feraient la guerre sur cet autre grain de poussière, ils ne savent faire que ça !
• MM – Ben alors ! Je vais en parler à Monsieur le curé...

(J’ai choisi de publier la dernière partie de la lettre que Manouchian a envoyé à sa femme avant de mourir fusillé par les nazis le 21 février 1944 au mont Valérien, avec 21 de ses camarades. Cette partie est plus intime. La lettre ne sera remise à sa femme qu’en novembre 1944. Missak Manouchian a 38 ans.)

« Avec l’aide de mes amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait mal à personne et, si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et à ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien bien fort, ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur ».

Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel

Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon de la République française le 21 février 2024

Je voudrais aujourd’hui, lundi 27 novembre, dénoncer un gros mensonge, avec l’appui de la grammaire française et des horreurs qui se déroulent sous nos yeux.

Qui d’entre nous n’a entendu, vu, lu depuis sa naissance quelle qu’en soit la date : « La guerre détruit des villes et des villages, des écoles, des hôpitaux, des lieux de culte musulmans, juifs, chrétiens, hindous, bouddhistes etc. ; la guerre tue des enfants, des vieillards etc. ; et j’en passe » – enfin c’est ce qu’on dit… Eh bien moi, Alain, je m’insurge : C’est un gros mensonge. Pour plusieurs raisons dont la première, définitive, la guerre n’existe pas ! A-t-on assisté à la génération spontanée d’une guerre, au sortir hier d’ un château fort, aujourd’hui d’une usine, d’un bureau, d’un ordinateur, d’un lieu de culte ? Qui a rencontré sur un chemin ou une autoroute une chose qu’on nommerait « la guerre » (Lacan aurait peut-être écrit : « Laguerre » ou « LLalaguerre » !) Mais cette chose n’existe pas. Peut-être demain par l’IA ?

J’en viens à la grammaire française : On dit : « La guerre détruit » par exemple. Sujet : La guerre ; verbe : détruit ; et il faut un complément, elle détruit quoi ? : ma maison ou ton école, qui devient complément d’objet direct. Oui, mais puisque la guerre n’existe pas, pas besoin de verbe et de complément ; c’est le Gros Mensonge.

Pourquoi donc m’obstiné-je ? Parce que ce n’est pas la guerre qui détruit, qui rase, qui tue, qui enferme ! – j’allais prononcer un juron ! – ce sont des hommes (plus rarement des femmes, parfois maintenant des enfants), enfin des humains, qui « font la guerre » et qui la font faire à ceux d’en face ! Des humains qui ont pour ambition de tuer ceux d’en face, ceux qui sont armés et ceux qui sont désarmés, qui adorent tuer des femmes en les violant ; des enfants en les enfermant. Ces humains existent bien, ce n’est pas de la génération spontanée, Il y en a même qui ont été (ou qui vont être) élus par d’autres humains avec un peu plus de 50% de voix (des vraies voix) ou 99% de voix (des fausses voix). Et il y a ceux qui ne sont pas élus mais comme on dit : électeurs, ou même rien du tout.

Alors, cessons de dire « la guerre tue », disons parce que c’est vrai même en grammaire : « ils – nous – tuons ». et chassons le mot « guerre » de nos fantasmes et de nos discours, c’est : nous, c’est : ils. Point final !