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Honte lorsqu’on entend Madame Le Pen, devenue dit-on « respectable » et capable de gouverner la France d’ici quelques mois : « Le Rassemblement national se réjouit d’une victoire idéologique » après l’adoption du texte de loi « Immigration », soutenu par le parti d’extrême droite, venant en renfort – s’il en était besoin - à la droite de plus en plus extrême pour compenser son délitement numéraire. Et je m’insurge contre cette prétendue « victoire » qui est une honte à la France que je connais depuis 83 ans :

Honte aux trois piliers LIBERTÉ – EGALITÉ – FRATERNITÉ qui fondent notre République.

Honte à la mémoire de Jean Moulin, de Lucie et Raymond Aubrac, de Madeleine Riffaud et de tant d’autres… dont j’ai connu quelques-unes et quelques-uns !

Honte parce qu’il s’agit de femmes, d’hommes, d’enfants citoyens du monde qui ne seraient pas « dignes » d’être chez eux chez nous, parce que l’étranger c’est l’ennemi toujours prêts à « égorger nos fils nos compagnes »?

Honte en ces jours anniversaires à la mémoire de Maudy Jacomet-Piot, qui a été « militante avant de naître » ! comme elle disait d’elle-même, amie de Lucie Aubrac qui a présidé il y a 20 ans à la création de l’association féministe Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, toujours active et reconnue.

Je ne sais, en ces temps où ma vie prend son dernier tournant, comment combattre le retour des années qui m’ont vu naître, qui ont emprisonné puis envoyé mon père dans les camps nazis. Mais aussi retrouver ces temps de résistance et de victoire, de Libération.

« Résister doit toujours se conjuguer au présent » disait la professeure d’histoire-géo Lucie Aubrac. Et pourquoi ne pas rejoindre le parti communiste de Lucie, Raymond, Madeleine, etc… ?

Certains d’entre vous connaissent Abdoulaye B. qui vient régulièrement vendre des bijoux au profit de sa communauté au Niger. Je viens de le voir en courant d’air de retour en Afrique. Mais je voudrais faire connaître ses activités chez lui. Le Niger a des structures doubles : celles héritées de la colonisation, classiques (pour nous) et celles que l’on appelle « coutumières » ou « Chefferie Traditionnelle ». Ainsi, le hameau qu’habite Abdoulaye, Tassarok, est maintenant un village avec un responsable de la communauté qui n’est autre que notre Abdoulaye.

L’activité de confection de bijoux, essentiellement par les femmes, ne résume pas toute la vie du village ! Notre chef de communauté a créé une école, mixte, qui accueille 40 élèves, dont 25 filles. Autrement dit une proportion féminine bien supérieure à la moyenne nationale.

Le chef Abdoulaye, dans une lettre au maire de la commune de Tchintabaraden, décrit les tâches essentielles qu’il s’engage en son nom à « fournir pour le bon fonctionnement de l’école » :

• Construction des classes en matérieux locaux ;
• Logement de l’enseignant ;
• Approvisionnement de l’école en eau ;
• Fournitures et manuels scolaires ;
• Construction de latrines pour filles et pour garçons ;
• Suivi régulier de l’assiduité des élèves ;
• Recrutement biennal de nouveaux élèves.

Je ne vous surprendrai pas en vous disant que nous ne sommes pas en zone urbaine, mais en pleine brousse ! Le chef me disait que l’approvisionnement en eau était en bonne voie, en particulier le stockage, avec l’aide d’une ONG catholique. Car je ne vois pas de demandes pressantes adressées aux autorités locales, mais tout au contraire « nous, communauté de Tassakok, nous nous engageons à fournir… ». On entend la consigne venue d’en-haut : « Débrouillez-vous » et c’est ce qui se passe, même si l’école est une priorité de la présidence…

Ce qui inquiète, c’est la présence au Niger du terrorisme, la présence dans les pays environnants des milices russes de Wagner, les manifestations anti-françaises qui commencent à se faire jour etc. Il y a de l’uranium, il y a du pétrole…

Je vous tiendrai au courant de l’évolution de la communauté de Tassakok, et si possible des moyens de l’aider.

Je me souviens que dans mon enfance et mon adolescence on nous annonçait avec des trémolos dans la voix le dépassement des deux milliards d’êtres humains sur notre planète Terre !

En 2023 nous atteindrons les 8 milliards. Ce n’est pas tellement l’augmentation de la natalité que le vieillissement de la population qui en est et sera la cause. Nous allons vers une planète composée à 50% de « vieux » selon nos critères actuels. « Papy, t’as quel âge ? » - «81 mon chéri »  - « Ah t’es jeune encore !» - « On fait la course ? » - « Oui, le premier gagne quoi ? »

Mais pas d’illusions : on ne va pas vers l’égalité entre les « vieux riches » et les « vieux pauvres ». 1 % des plus riches vont posséder la moitié des richesses du monde entier. C’est déjà bien parti. Ce n’est pas ça qu’on appelle l’Egalité, non !

Si nous continuons à sonder les trois Valeurs de notre République, la Liberté ? C’est plutôt mal parti. Ou plutôt, c’est parti à reculons, et pas seulement dans les pays lointains. Autrement dit, nous voilà partis pour 50 % de vieux menottés, ou encagés ?

Et la Fraternité alors ? Oh, là c’est la catastrophe ! Avec un peu de chance, 50% de la population (les plus jeunes, à commencer par les bébés) sur des bateaux ou des radeaux de fortune sur la Manche, sur la mer Méditerranée ? « T’en veux pas ? » - « Ah non ! Pas question ! » - Bon, on les renvoie chez eux ? » - « Mais non voyons, au fond, ça fera ça en moins ! »

Tout ça pour vous dire de lire de toute urgence si ce n’est déjà fait (depuis 2021) le livre de 3 Amazones merveilleuses, j’ai nommé Mona Ozouf ; Michelle Perrot ; Cynthia Fleury :

LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE

Editions de l’Aube… enfin ! (j’aurais aimé être là).

Aujourd’hui 30 juillet, journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. A part une petite annonce ce matin sur France Inter, aucun media à ma connaissance n’y a consacré une ligne ou une minute… Les bouchons sur les autoroutes sont autrement importants. Qu’est-ce que c’est ça encore ? L’esclavage « moderne » ? C’est chez les sauvages ! Pas chez nous ! Je lis dans le communiqué officiel :  « Chaque année dans le monde , ce trafic, cette exploitation de plus de 25 millions de victimes par exploitation sexuelle ou travail forcé, génère plus de 150 milliards de dollars de revenus criminels… »

« Pas chez nous » disent les bons apôtres, ceux qui disent : ce sont les immigrés ! oui, et qui sont les « clients » des prostituées – parfois mineures – esclaves des proxénètes ? Les bons apôtres eux-mêmes, non ?

Ne croyons pas que l’esclavage est « ailleurs ». Je lisais il y a un instant un scandale sur des chantiers en Belgique où des travailleurs étrangers sont traités exactement comme des esclaves !

J’ai le souvenir (eh oui, encore) d’avoir habité quelques temps, dans les années 60,  une petite ville du Sud-Ouest, riche, très bourgeoise, conservatrice politiquement, catholique et protestante par moitiés (grâce à son commerce international), où les familles avaient leur « petite bonne », à temps plein, jour et nuit, sans jours de repos, bien traitées comme « bonnes » à tout faire etc. Je me souviens qu’un jeune prêtre, formé dans une fac du Nord, avait lutté (dans l’indifférence de ses collègues et l’hostilité des familles bourgeoises), jusqu’à obtenir le droit à la syndicalisation des « bonnes », aidées par des mouvements d’action catholique ouvrière.

On ne naît pas esclave, on le devient ! Sociologiquement d’autres naissent esclavagistes, mais ils peuvent devenir humains !

Rendons hommage aujourd’hui aux femmes ukrainiennes et russes qui défendent l’indépendance de leur pays et qui bravent la menace de 15 ans de prison pour dire la vérité !

Je voudrais tout particulièrement évoquer les femmes et filles victimes de viols, cette arme de guerre chère à toutes les dictatures, quitte à recruter pour ce faire des mercenaires empressés comme le fait le pouvoir russe en ce moment.

Je voudrais également évoquer les abus sexuels exercés dans ce même contexte contre les enfants handicapés, filles et garçons.

Quel monde dessinons-nous pour nos enfants ? Qui nous jugera ? Comment pouvons-nous tolérer que des hommes de pouvoir, que des hommes de religion, souillent les corps des femmes, des filles, des enfants en toute impunité ?

Avec les femmes du monde entier.