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Femmes


LE RETOUR DE LA GPA

GPA = Gestation Pour Autrui, plus communément classée « Location d’utérus », ou encore « Mères porteuses »…

Les débats resurgissent tout d’un coup avec toute l’élégance et la subtilité que l’on connaît ! Commençons pas la Ministre Sarah El Haïry qui fait l’honneur à celles et ceux qui, comme moi, comme l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) » créée par mon épouse, y sont opposés, de nous classaer dans la catégorie des « hypocrites », ou si l’on préfère de celles et ceux qui, « extrêmes », « instrumentalisent le problème », comme Marion Maréchal… Décidément ! je ne revendique aucune affinité avec cette dame, mais quand même.

Hier soir, à la télévision, un débat réunissait une femme, résolument opposée à la GPA pour des raisons que je partage (notamment l’exploitation des plus pauvres), un couple d’hommes homosexuels y ayant eu recours avec enthousiasme, enfin un professeur qui du haut de son savoir médical débitait des inepties méprisantes pour les opposants dont je suis. J’en retiens cette comparaison – bien loin d’être une raison – du docte professeur : « Il y a des nounous post natales, pourquoi pas des « nounous pré-natales ? »

Mais je redis ce que j’ai déjà conseillé ici même : lisez et relisez ce qu’en dit René Frydman dans son livre « La tyrannie de la reproduction » (Odile Jacob 2024) « Quand on estime que la mère porteuse a un prix, que l’enfant, objet final du contrat, en a un aussi, la dignité de l’un comme de l’autre est bafouée » (p. 66).

La Ministre serait prête à rouvrir le débat (mais pas le Président semble-t-il), et déjà nous sommes catégorisés « homophobes ». Comprenne qui pourra !

Je préfère conclure avec Frydman : « la GPA : une éthique illusoire… Une aberration biologique, sociale, psychologique… Un risque affectif majeur ».

 


30/04/2024
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IVG et CONSTITUTION

IVG et Constitution

On peut dire sans se tromper que le vote du Congrès à Versailles ce 4 mars 2024 est un évènement majeur pour la France. 780 députés et sénateurs ont voté pour et 72 contre (quelques rares absents ne se sont pas, par définition, exprimés).

Mais attention ! l’enthousiasme – ou la déception - peuvent faire dire parfois un peu n’importe quoi. Ainsi cette introduction journalistique : « Qui a gagné ? » C’est une réflexion obscène de parler de gagnant ou de perdant dans un vote aussi grave, à l’enjeu aussi immense.

 

Je dirais que s’il y a des gagnants, ce sont en premier lieu la démocratie, simplement ; c’est avant tout la première partie de notre devise républicaine : la LIBERTE. Celle des FEMMES évidemment. On n’est pas dans un match.

Arrêtons nos cocoricos inutiles : nous n’allons pas, nous la France, révolutionner le monde entier ; nous n’empêcherons pas Trump de supprimer la liberté d’interrompre leur grossesse aux femmes américaines ; ni le fou à la tronçonneuse de revenir sur l’acquis pourtant récent des argentines ; ni les religions de brandir leurs anathèmes préhistoriques etc.

Les français.es ont décidé d’inscrire dans leur Constitution « la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse », c’est une liberté de plus à défendre car ce n’est jamais gagné comme le dit la sagesse populaire ! même si le droit dit le contraire…

 


05/03/2024
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20 ans déjà !

L'association "Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir" (FDFA) fêtait hier, 30 janvier 2024 son 20ème anniversaire et son implantation de plus en plus large aujourd'hui. En attendant un compte-rendu exhaustif de la part de l'association, j'aime vous livrer ces quelques mots de sa fondatrice, Maudy PIOT :

 

« Nous n’imaginions pas la grande aventure qui nous attendait, nous ne pensions pas à toutes les rencontres fabuleuses, aux échanges riches et variés ,au succès de notre premier forum le 25 novembre 2003 où plus de mille personnes sont venues nous rejoindre pour partager nos débats, nous soutenir et dire haut et fort que les femmes handicapées sont des citoyennes avant tout »

 

 


31/01/2024
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LA TYRANNIE ? QUELLE TYRANNIE ?

Vous connaissez son nom bien sûr, souvent associé à Amandine, première naissance en France après fécondation in vitro en 1982… René FRYDMAN est actuellement consultant – bien qu’à la retraite – à l’hôpital Foch de Suresnes. J’entendais il y a quelques jours sur France-Inter un débat avec lui et je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter son livre qu’il venait de présenter avec fougue et passion. Voilà quelqu’un qui n’a pas la langue de bois, et c’est rare dans ce genre d’exercice qui, le matin, ouvre une avenue à nombre de ministres ou autres « communicants » que je fuis habituellement. Je n’ai pas encore tout lu (même si j’ai du temps… de retraité) ; et j’ai préféré me pencher sur un thème que nous avons abordé à plusieurs reprises, Maudy et moi, dans le cadre de l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir » : l’opposition à la G.P.A. (Gestation pour autrui). René n’y va pas de main morte, et c’est réjouissant. Quelques citations :

 

  • « Je l’affirme haut et fort : disposer du corps d’une femme durant douze mois en moyenne […] comme d’une machine à procréer rémunérée n’est rien moins qu’une aliénation. C’est prendre une femme à la fois comme ‘outil et marchandise’ […] Faut-il rappeler que dans notre ‘civilisation’, on n’achète pas les personnes ? En France le corps n’est vendable ni en totalité ni en partie… »
  • « Concevoir un enfant dans la seule finalité de l’abandonner pose également un problème affectif majeur. Une GPA, c’est un abandon organisé, programmé, monnayé. Pire, dans la mesure où la médecine intervient, c’est un abandon sur ordonnance ! »

A lire donc de toute urgence : Pr René Frydman, « La Tyrannie de la reproduction », ed. Odile Jacob, janvier 2024.

Et aussi « GPA ou l’Abandon sur ordonnance », collect., ed. Langage, 2019.

 


08/01/2024
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Une histoire vieille comme le monde

Frère Dominique, Inquisiteur de l’Hérésie, s’adressa solennellement à la jeune femme – une trentaine d’années, au plus – debout devant lui, les poignets serrés dans une corde, la chevelure rasée, nue sous une chemise de lin gris en partie déchirée. « Dis-nous : qu’était le Paradis Terrestre avant la faute de nos premiers parents ? » La réponse fusa : « Un enfer ! » Dominique eut un haut-le-corps sous sa robe de bure et cria : « Tais-toi, sorcière maléfique, c’est Satan qui parle par ta bouche ! Ne sais-tu pas, selon les Ecritures, que nos parents pouvaient jouir librement du paradis, à une seule condition : ne pas manger du fruit d'un seul arbre, l'arbre de la connaissance du bien et du mal ?» - « Non mon frère, reprit calmement la jeune femme. Au Paradis Terrestre, il n’y avait ni homme ni femme, ou plutôt l’un était l’autre et l’autre était l’un. Au Paradis Terrestre, le temps n’existait pas ; il n’y avait que Dieu pour dire ‘premier jour, deuxième jour... septième jour...’ Adam et Eve étaient figés dans une sorte d’éternité, immortels sans le savoir, puisqu’ils ne connaissaient pas la mort. Au Paradis Terrestre, rien n’était beau puisque la laideur n’existait pas ; tout était fade ; nos premiers parents paressaient devant des natures mortes.

Heureusement, il y eut la Femme, Havvah, ou Eve si tu veux, que l’on appelle ‘la mère de tous les vivants’. A-t-on jamais appelé Adam ‘le père de tous les vivants’ ? Havvah, dans un grand cri de souffrance et de jouissance, le serpent enroulé autour de ses reins, a mis au monde... le monde ! Elle a enfanté les sexes et avec eux le désir et la jouissance ; elle a enfanté le temps en enfantant la mort ; elle a ainsi enfanté l’histoire, avec un avant et un après pour donner le sel au présent ; elle a enfanté le beau et le laid ; elle s’est mise au travail et a inventé la magie des plantes ; elle a enfanté la connaissance et donc la transgression, à la face de la toute puissance du Père. Havvah, oui, la Grande Sorcière, la Femme qui a volé la vie au gardien jaloux et ouvert la clôture du Jardin ! »

« C’est en est trop, hurla Dominique hors de lui. Sept démons vomissent de ta bouche des insanités. Hérétique tu es, femme, toi par qui le péché a fait entrer la mort dans le monde. Ta sentence est écrite : tu mourras par le feu ! Et ce livre aussi dans lequel tu figures anonymement depuis quelques instants sera brûlé ! » « C’ est bien ainsi, dit calmement la femme. Et c’est pourquoi, mon frère, tu brûleras avec

moi".

                Résultat d’image pour la diabolisation de la FEMME. Taille: 132 x 185. Source: www.editions-harmattan.fr

 

Prologue du livre : « La diabolisation de la femme, on brûle une sorcière » Alain Piot, L’Harmattan 2009.

 


07/07/2023
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