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Culture


COMME UN TERRAIN DE FOOT

Comme tous les gens de mon âge, j’ai appris dès l’école élémentaire les unités de mesure des surfaces. Les mètres carrés n’ont aucun secret pour moi, et les autres unités en découlent. Certes il y a des approximations : si l’on vous demande la surface de votre appartement, c’est rarement au millimètre près sauf si vous le louez ou le vendez à un obsessionnel  (c’est d’ailleurs ce genre de circonstance qui rend obsessionnel !)

 

Mais au jour d’aujourd’hui, je découvre une autre unité de mesure, d’origine journalistique, qui sert souvent à la radio (donc par oral) et parfois par écrit dans les journaux, pour parler de certaines choses dont je vais donner des exemples :

Mais d’abord cette unité de mesure de surfaces a un nom : c’est le « terrain de foot-ball » ou plus populairement, le « terrain de foot ». Avant de passer aux exemples, quelques préliminaires : selon la FIFA (fédération internationale de foot-ball  Association.) Oui ! il faut rappeler pourquoi le A : c’est une association [prétendue] à but non lucratif… 1,4 milliard de dollars l’année dernière ! Vous en connaissez sûrement une ou deux (il y en a 211, nationales). La fédération mondiale a été créée le 21 mai 1904 à Paris. Donc bien avant Madame Amélie Oudéra-Castera !

 

Quelques exemples, dont le plus fréquent : les déboisements que ce soit par la main de l’homme, le feu, l’ouragan, partout dans le monde mais particulièrement en Amazonie.  Internet m’apprend que  « Plus de 280 km² de surface ont été déboisés pendant le mois de janvier au Brésil. Un record, par rapport aux données de l’année précédente ». Mais le ou la journaliste diront : « ce sont l’équivalent de 35 [ou 70] terrains de foot qui… pourquoi cet écart ? Parce que ce que ne diront pas les journalistes, c’est que les terrains de foot ne sont pas une référence unique, même à l’international ça va du simple au presque double. En fait, ce sont entre 4050 et 8250 mètres carrés la vérité, sauf si l’on prend tel ou tel terrain déterminé et reconnu par la FIFA.

Suis-clair ? J’accepte la contradiction. Mais ce qui est certain, c’est que je n’entendrai pas tel(le) journaliste me dire, « on à déforesté l’équivalent de 35 ou 70 terrains de foot en Amazonie – ou ailleurs – sans préalable. 1 m2 c’est 1 m2 ; Mais un terrain de foot c’est… incertain. Ceci dit, vous n’êtes pas obligés d’aimer le foot pour ça. Ni de le détester.

Je suggère de prendre pour unité de référence, la surface d'une piscine olympique : 1250 m2, et peu importe la profondeur, la température de l'eau etc.

J'entends : "L’équivalent d’un terrain de football de forêts disparaît toutes les deux secondes" Mais non madame, monsieur, je voudrais l'équivalence entre votre terrain de foot et ma piscine!

 


05/04/2024
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J'ECRIS

 

« J’écris pour vous construire un nid. Il fait trop froid dehors »[1]

 

J’ai commencé à écrire vers l’âge de 4 ou 5 ans, d’abord au petit Jésus qui me répondait… jusqu’à ce que je découvre que son écriture ressemblait beaucoup à celle de ma mère. Alors j’ai abandonné l’écriture jusqu’à son apprentissage officiel dans l’école de la République, parallèlement à l’apprentissage précoce de la lecture grâce à ma mère. Je cite encore Christian Bobin : « Ouvrir un livre, c’est réveiller la mère qui viendra enfin prendre soin de nous » (p.60). Mais pour moi c’est – à cet âge là – l’inverse. Plus tard… on verra !

Par la suite, je n’ai pas été l’auteur d’autre chose que des rédactions scolaires, appréciées différemment selon les professeurs, ce qui m’a appris la relativité des opinions. Puis progressivement des documents universitaires pour les examens et les diplômes. Plutôt bon me semble-t-il, encore que la relativité était tout aussi de mise en doctorat qu’en dissertation de 5ème !

L’écriture, la vraie, vient quand on prend du plaisir à écrire, sans avoir d’obligation de réussite en dehors de l’avis des lecteurs.

J’ai vu avec horreur hier une partie d’une émission de la 6ème chaîne consacrée à ce qu’on appelle la littérature « new romance », préformatée, en concurrence entre celui ou celle qui gagnera le plus de droits d’auteur dans l’année etc.

Le plaisir c’est d’écrire avec plaisir, et de se voir imprimé, édité sous son nom, ce qui m’est arrivé un peu par hasard au cours et à la suite d’une hospitalisation. Ce plaisir allié à un objectif  militant (la citoyenneté des femmes handicapées) m’a guidé pendant des années. Maintenant ce serait plutôt la réflexion sur l’actualité : un regard curieux, ironique, humoristique, tragique aussi, exprimé dans mon blog auquel je confie ces lignes d’hiver. C’est aussi à contre-courant ma manière de réchauffer la température que l’on appelle le « réchauffement climatique » et que je trouve – question d’âge – souvent bien frisquet !

Tout ça pour vous annoncer la parution imminente de mon dernier écrit : « Que reste-t-il de notre espoir ? », édition Les Impliqués.

 

 

[1] Christian Bobin, NRF, Le Murmure, Gallimard, 2024. P.

 


16/02/2024
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Au secours le Metavers !

Le manuel du métavers par [Charles Perez, Karina Sokolova]

Angoisses d’un ignorant, Alain Piot, 01/06/2023)

J’ai écrit une page sur mon blog, adoptant un ton sarcastique, à propos du couronnement de Charles III d’Angleterre, relevant en particulier que la réalité, était en train de se diluer dans l’indistinction entre réel et irréel, et je m’interrogeais : est-ce là le métavers ? Je dois avouer que la lecture du livre (savant) de Charles Perez et de Karina Sokolova : « Le manuel du Métavers » m’angoisse un peu, justement parce qu’on ne sait plus ce qu’on appelle le réel, et en face, le virtuel (et non l’irréel). Selon le Larousse, le virtuel s’opposerait à l’actuel, à l’effectif. Il est ce qui est en état de puissance, potentiel. Bon, mais ce n’est pas du Larousse dont je vous parle et qui m’angoisse, mais du Métavers et du livre de Charles et Karina.

 

L’autre nuit, il m’est venu une idée : ne pourrait-on comparer ce Métavers à un rêve ? (le mot ne figure pas à l’Index). Pour celui qui rêve, son rêve est une réalité. Plus : il peut intervenir dans l’action, dans l’histoire, rêvées. Son action peut avoir des effets dans le monde du supposé réel. Combien de fois une idée, un souvenir, m’ont-ils sauté au cerveau pendant un rêve ? Que j’ai repris ensuite dans… la réalité d’un écrit, d’une thèse ou autre activité « humaine ».

 

 « Tout ça c’est pas du jeu ! » Vous avez certainement prononcé cette phrase dans votre enfance, dans la cour de récréation ou dans votre chambre… Si je comprends bien, c’est ce qui arrive au Métavers dont un de ses de plus en plus lointains ancêtres était le jeu et qui est devenu très – trop ? – sérieux jusqu’à s’imaginer capable de prolonger la vie humaine.

 

Le chapitre 11 du livre de Charles et Karina s’intitule précisément : « Fusionner réel et virtuel ». Tout un programme qui à la fois m’intrigue et me rassure. M’inquiète tout de même ce que je lis page 175 : « Un jour nous évoluerons peut-être autour d’entités dont l’intelligence est organique, mais le corps virtuel ».

Mais une autre dimension (pas tellement autre) se profile. Nos auteurs citent Teilhard de Chardin – que j’aime depuis plus de 60 ans ! c’est la dimension religieuse, très peu orthodoxe, mais iconoclastiquement optimiste avec son idée de création continue et je retiens cette citation qu’il inspire à nos auteurs ; « Le monde se complexifie à chaque instant, nous créons du désordre en ordonnant nos créations » D’ailleurs, les avatars du Métavers n’étaient-ils pas jadis l’incarnation de divinités ? Et si je crée mon avatar, ne suis-je pas un démiurge en tentative d’incarnation ?

 

Reste une dimension que j’aime moins : l’argent. Il est partout ! on nous parle de milliardaires -bien connus-, de cryptomonnaies – pas toujours florissantes- . On est loin de Teilhard me semble-t-il !

C’est la page 35 qui me fournit la chute de ce court papier (d’un ignorant) : [grâce au Métavers] « les personnes isolées peuvent recevoir de la visite et se sociabiliser avec leur famille  ou même des inconnus. » Bonjour Mémé, bonjour Pépé, nous voilà de retour au bon vieux temps !

La suite de la citation concernerait plutôt mon petit-fils : « L’exploration de zones de la planète inaccessibles ou dangereuses devient également possible » !

 

Charles Perez et Karina Sokolova : Le manuel du Métavers - Les fondamentaux de la prochaine révolution technologique. 2022 ° Imprimé par Amazon.

 


02/06/2023
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NOBEL ET NEANDERTAL

Vous n’ignorez pas que le prix Nobel de médecine et de physiologie pour l’année 2022 a été attribué au suédois Svante Pääbo (ne me demandez pas comment ça se prononce) pour le séquençage du génome de l’homme de Néandertal, notre Papy - entre 1 et 3 %. Sauf pour les africains, exclus de la lignée (encore du racisme !).

Je ne vais pas entrer dans les détails de la paléogénomique, non par modestie, mais pour vous renvoyer sur les commentaires d’Amazon qui, fautes d’orthographe mises de côté, vous dévoileront les secrets de la découverte. Mais je tiens, pour les plus jeunes, à révéler mes pensées les plus profondes et mes interrogations pour le prochain Nobel de littérature…

Et pour tout dire, mon étonnement devant ce commentaire : le jury des Nobels commente ainsi les travaux de Svante Pääbo : « Ses découvertes ont donné la base à l’exploration de ce qui fait de nous, humains, des êtres aussi uniques ». Aussi uniques ? Qu’est-ce à dire ? Même traduite du Suédois, qu’est-ce que  signifie cette phrase ?

Remontons un peu dans le temps. Un peu… c’est peu dire ! Dans les 450 000 ans environ (c’est comme les milliards de M. Macron, on ne compte plus !). Nous sommes dans une grotte des montagnes de l’Altaï (sud de la Sibérie), y vit une jeune fille de 13 ans. Il n’en reste à vrai dire qu’un minuscule fragment de doigt, mais ça suffit à notre paléogénomicien pour en tirer toute une histoire. Cette jeune fille avoue être issue du croisement (les journalistes, bien peu poètes, écrivent « de l’accouplement » d’une néandertalienne et d’un dénisovien, autre espèce humaine, un arrière-grand-père aussi). Les unions mixtes existaient déjà ! Le commentaire – avec une faute d’orthographe – ajoute : « espèces cousines d’Homo Sapiens aujourd’hui disparue » sic.

Alors j’en reviens à ma question initiale : pourquoi  dire : « aussi uniques » ? Deux sous-espèces ou mieux : deux cousins-cousines s’accouplent ? Ça donne une hybride (la petite fille au doigt coupé). On a déjà vu ça. Dans une grotte ? Il y a 450 000 ans il y avait donc des problèmes de logement – rien de nouveau depuis. Qui avait coupé le doigt de la fillette ? Une bagarre entre bandes rivales ? Une bête féroce ? Un outil de cuisine ? Rien d’ « unique » dans la famille, sauf que les animaux ne font jamais de mal pour le plaisir ; alors oui, si c’est une blessure volontaire, c’est bien « unique » ; voyez autour de vous, Sapiens-Sapiens : de l’Ukraine aux Yémen, Irak, Centrafrique, Gaza, Ethiopie… et j’en passe et des multitudes. Alors oui, nous sommes « uniques », et ce n’est pas la faute aux néandertaliens, pas plus qu’aux dénisoviens, ou encore  à Adam et Eve ! Si le tigre coupe un doigt c’est pour manger, nous c’est pour faire mal.

 


03/10/2022
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Ah le bon temps du baccalauréat

Ah le bon temps du baccalauréat, et tout particulièrement de la dissertation de philosophie !

Je viens de lire les sujets de cette année et je me projette dans cette salle où l’on vient de nous découvrir  les crus de  2022.  Les voici fraîchement cueillis : "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ?", "Revient-il à l'Etat de décider de ce qui est juste ?", ou un commentaire d'un extrait de l'Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, d'Antoine-Augustin Cournot.

 

Premier thème artistico-philosophique ? Bof… Second politico macronien ? ReBof… Enfin ce cher Antoine-Augustin Cournot ? Le Bonheur! Comment, vous ne le connaissez pas ? 1801-1877, né à Gray, mort à Paris, enterré  au cimetière de Montparnasse (où l’ont rejoint Sartre et Beauvoir ! un peu plus tard). Il fut secrétaire du maréchal de Gouvion Saint-Cyr. Mais le thème ne me plaît guère. N’a-t-il pas écrit autre chose ? Je me précipite à la Bibliothèque Nationale (Mais si !) et je découvre les « Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses » Publié chez Hachette , librairie de l’Université Royale de France, Bibliothèque Royale, avec citation en grec dans le texte que je vous laisse découvrir… Enfin un thème actuel ! Antoine était alors Recteur de l’Académie et Professeur à la faculté des sciences de Grenoble (1836).  « De l’influence de l’impôt sur les denrées dont la production est en monopole » (chapitre VI) – n’avait-il pas anticipé la guerre d’Ukraine ? et : « Des variations du revenu social , résultant de la communication des marchés » (VIII). N’est-ce pas ce qui a nourri le grand ministre de notre temps, je veux parler de Bruno Le Maire bien sûr ?

 

On ne le dira jamais assez, proposer un texte d’Antoine-Augustin Cournot au bac de l’entre-deux tours, n’est-ce pas faire preuve d’un progressisme inouï ? De mon temps c’était tellement moins enthousiasmant !

 


15/06/2022
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