cheveux-blancs

Aujourd'hui, c'est une émission radio qui a réveillé de récents souvenirs, au bord de la colère peut-être, mais compréhensif avec l'expérience. C'est après tout un aspect de la vieillesse ! Je veux parler quelques secondes de la réaction qu'ont beaucoup de gens - que nous avons nous-mêmes souvent - face à quelqu'un de proche qui nous annonce : "J'ai un cancer" de ceci, de cela; ou "j'ai telle ou telle maladie grave" derrière laquelle se profile comme une ombre, un fantôme, la MORT ! La mort possible, la mort probable, la mort (in)évitable.

La première réaction plus ou moins inconsciente est de nous dire : "Il faut que je l'aide à guérir, plus exactement à ne pas mourir". Et de repasser dans notre mémoire ce que nous avons entendu dire, ce que nous a dit tel ou tel qui est dans une situation similaire. Ce que disait, tiens, ce matin même la radio : une émission sur les bienfaits du jeûne de longue durée, conjugué à des escursions dans la nature... Et puis telle amie qui me vantait les mérites des amandes d'abricots (qui contiennent une sorte de poison, il faut être prudents) mais la mère de ma voisine a guérit son cancer comme ça !

Et puis surtout pas de sucre, la cancer s'en nourrit. Achetez donc le livre qui vous donne la teneur en sucre de tous - je dis bien "tous" - vos aliments.

Savez-vous que la boisson qui contient le moins de sucre, et même 0,00 sucre, c'est le rhum blanc agricole ? De là à soigner son cancer à coups de Ti-Punches...

Ce qui est curieux c'est que le discours que tiennent les spécialistes comme les vulgarisateurs (ou colporteurs) de ces médecines, pas toujours douces, utilisent essentiellement des métaphores pour expliquer, argumenter, démontrer : c'est le cancer qui "se régale de sucre", c'est l'intestin qui "demande ceci ou cela", c'est le système digestif qui "a besoin de nettoyage"...

J'ai vécu cela avec mon épouse pendant près d'un an. Mais d'une part, comment faire jeûner quelqu'un qui est en chimiothérapie et qui n'arrive déjà pas à avaler une cuillère à soupe de bouillon ? J'entendais la voix (de la raison ?) des médecins qui nous disaient : "Mais mangez donc ce dont vous avez envie et quand vous en avez envie !" Ils ne "croyaient" pas (il s'agit souvent de croyances) à ces remèdes. Mais par ailleurs je doutais de leur science aux dogmes définififs enseignés par la Faculté...

Conclusion ? il n'y en a pas ! Par contre nous pouvons nous interroger sur notre angoisse devant le spectre de la mort. Vivons donc, rions, mangeons, buvons... "C'est toujours ça qu'elle n'aura pas !" (Sagesse Populaire).