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Réel ou royal ?

 

Ces derniers jours, je regardais avec curiosité ce drôle de film tourné à Londres : celui d’un homme d’âge bien mûr, à la tête d’une nation, et même d’un conglomérat de nations, mais sans pouvoir aucun, dont on déclare qu’il est l’ «oint du Seigneur » qui fait de lui « une personne consacrée, une personne qui entretient une relation spéciale avec Dieu… » Du coup, j’ai ressorti ma casquette de sociologue des religions (1978).

 

Mais en même temps je lisais les premiers chapitres d’un livre que je vous recommande (et pas seulement parce que les auteurs sont mes petits cousins, Charles Perez et Karina Sokolova)[1] « Le manuel du Metavers » dont je retiens provisoirement que la notion qui nous paraît depuis   longtemps si solide, la réalité, était en train de se diluer dans l’indistinction entre réel et irréel, ou métavers ( ?)

Il est vrai que depuis des millénaires les religions ont construit des mondes imaginaires que les humains considèrent encore comme réels : de plus, en mêlant imaginaire et structures bien réelles (l’histoire de Londres à laquelle je faisais allusion en est une illustration dans le christianisme) on finit par s’y perdre. Pour ma part, devenu incroyant il y a environ 50 ans mais toujours intéressé par des récits comme les évangiles et les valeurs (réelles) qu’ils véhiculent, j’essaie de distinguer l’imaginaire de l’humain, si ce terme a encore un peu d’avenir.

 

Je souris en entendant des journalistes, qui n’ont sans doute pas été au catéchisme chrétien dans leur enfance, attribuer au roi Charles ce qui serait de sa part un mot d’esprit : « Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». Trois évangiles (réels) attribuent cette citation à Jésus : « Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi mais pour servir » (Marc, Mathieu, Luc et de nombreux commentateurs comme Paul)…

 

En résumé, j’ai aimé le talent des anglicans (dont le fondateur avait quelques problèmes de morale humaine) pour mettre en scène cette « cérémonie religieuse »[2] sans croire un instant à ses légitimations, entachées de sang et de guerres. L’ « oint du Seigneur » ferait bien de « servir et de ne pas « être servi »dans la triste réalité de la triste humanité.

Là, je suis certainement trop pessimiste ! Pourquoi ne pas construire un monde imaginaire joyeux, heureux, fraternel qui deviendrait réel ? au-delà de la quiche végétarienne ?

 

 

[1] "Le manuel du Métavers, les fondamentaux de la prochaine révolution technologique", imprimé par Amazon, 2022.

[2] J’avais eu le "privilège" de regarder la même cérémonie concernant le couronnement de sa mère en 1953, découvrant en même temps la télévision, vaste support de fictions !

 



08/05/2023
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