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FIN DE VIE

Le président de la République a dévoilé le projet qui va être soumis au gouvernement, puis aux Assemblées. Déjà les polémiques reprennent ! On ne m’a pas demandé mon avis, mais… je le donne quand même ! :

Il y a longtemps déjà, j’avais avec mon épouse adhéré à l’association « Mourir dans la dignité ». J’ai rédigé mes « Directives anticipées » allant dans le même sens.

Mais ce matin j’écoutais sur France-Info un médecin généraliste expliquer que, finalement, cela ne va pas changer grand-chose à la pratique des médecins qui, depuis longtemps, s’appliquent à accompagner le plus humainement possible, la fin de vie de leurs patients. Sans le crier sur les toits !

 

Je voudrais ici apporter un témoignage personnel qui me fait réfléchir. Il s’agit en premier lieu de la mort de ma mère, le 24 novembre 1988. Elle était hospitalisée à Bordeaux, mal diagnostiquée. Elle avait fait une chute dans son appartement. Elle était sous oxygène depuis un certain temps  mais je pense qu’elle avait fait un AVC (c’est mon pressentiment), les médecins n’avaient pas voulu faire d’examens qui auraient pu le vérifier ; elle a été d’hôpital en hôpital, on a même oublié de continuer à l’oxygéner un temps. Finalement hospitalisée dans un hôpital du centre-ville, elle allait de plus en plus mal, perdait ses repères, me paraissait souffrir, au moins mentalement, etc. J’étais allé la voir ; en partant je dis au médecin hospitalier : « Surtout je ne veux pas qu’elle souffre ! » Le lendemain matin, j’étais à Paris, ma sœur m’appelle : « Maman est morte cette nuit »…

 

L’autre cas est celui de ma femme, atteinte d’un cancer au pancréas. La terrible maladie avait résisté au traitement par chimiothérapie. Fin décembre 2017, elle était hospitalisée aux Peupliers à Paris 13ème , bien consciente (elle parlait de retourner en voyage à Cuba !) Mais la maladie s’aggrave très rapidement, il n’y a plus de solution, ni en particulier de soins palliatifs comme c’était envisagé. Le 25 décembre à 8 heures du matin, l’hôpital m’appelle : «Venez, c’est la fin ». Ma femme n’est plus consciente. L’oncologue me dit qu’elle est encore en vie mais « comme morte ». Je reste près d’elle, lui tenant la main jusqu’à midi où elle cesse de respirer.

Dans ces deux cas douloureux, nous n’avons pas parlé, les médecins et moi,  de fin de vie, d’ « aide à mourir ». Eux ont fait ce qu’ils ont cru devoir faire humainement. Moi j’ai répété ce que je croyais bon pour elles comme si c’avait été pour moi. Je ne comprends pas le déni de réalité de certains, religieux par exemple, catholiques ou musulmans, et d'autres.

Soyons d’abord et avant tout HUMAINS.

 



12/03/2024
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