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Souvenirs d'une noyade manquée

Nous étions au Sri Lanka, Maudy et moi sur la côte sud en 2004 devant notre hôtel s'étalait une petite crique alimentée par l'océan indien. Il entrait par une sort de goulet bordé de piliers en maçonnerie. En somme, la piscine rêvée pour les touristes que nous étions. Nous nagions depuis un bon moment lorsque j'ai senti qu'un courant nous entraînait subrepticement vers la sortie, vers l'océan. Ce courant devenait de plus en plus fort, nous avions beau nager avec vigueur, il avait le dessus ! A partir de ce moment je n'ai plus eu qu'une idée fixe : ramener Maudy sur la berge. Je luttais frénétiquement en tenant l'épaule de Maudy. Elle faisait de même mais ne parvenait pas non plus à ralentir la force du courant qui nous rapprochait de la "porte".

Bien entendu nous appelions à l'aide. Il n'y avait sur la plage qu'un jeune couple d'allemands que je vis se précipiter à l'intérieur de l'hôtel. Je pensais qu'ils allaient donner l'alerte. Erreur ! Ils m'apprirent plus tard qu'ils étaient rentrés pour... prier ! Je ne sais pas comment on traduit "Requiem aeternam..." en allemand, mais le résultat était acquis d'avance, rien ni personne ! Cependant un autre spectateur avait eu le bon goût d'entrer et d'alerter les vacanciers et le personnel présents à l'intérieur.

Je continuais désespérément, et Maudy comme moi, à nager à contre-courant. Pendant quelques secondes j'ai eu comme une vision : je me suis vu me noyant et j'ai pensé, alors que je commençais à boire l'eau de l'océan : "Finalement ce n'est pas si douloureux de mourir noyé !"

Heureusement, était sorti de l'hôtel un jeune sportif de notre groupe qui prit une rame et une sorte de radeau et nous rejoignit, nous sauva tous les deux sans panique mais avec vigueur.

Arrivés sur le sable dont nous n'étions pas très éloignés, un employé de l'hôtel nous proposa " : Que voulez-vous boire ?" "Rien, par pitié, ça suffit comme ça!"

C'est alors que les courageux allemands nous déclarèrent avoir prié pour nous...

 

Environ six mois plus tard, en décembre 2004, la côte où nous avions goûté les joies et les dangers de l'Océan indien était dévastée par le Tsunami; et ses habitants, si aimables et gais avaient péri noyés.

 



01/11/2018
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