cheveux-blancs

Epoustouflante ce matin sur France Inter la prestation de l’immortel académicien Alain Finkielkraut ! Il était invité à présenter son livre sur « L’après littérature, Stock 2021 », ou la perte de la vision littéraire du monde. « Allergie » et même « haine » de la littérature caractérisent notre époque assène-t-il aux deux animateurs qui essaient timidement de rétorquer que l’on parle littérature, que l’on débat, plus que jamais, des livres dans les médias ! Et voulant expliquer cette perte de la vision littéraire, l’auteur indémontable (ça fait partie de l’immortalité) de se lancer sur l’explication ahurissante qui est la sienne : tout ça c’est la faute… du féminisme, du néo-féminisme même qui a été contaminé par les courants venus des U.S.A. « Les néoféministes détestent la littérature »… c’est bien connu !

Première erreur catastrophique : ne pas s’être aperçu, pauvres femmes, que le patriarcat c’était fini, derrière nous ; il est vrai qu’elles  « vivent dans un monde imaginaire » « un monde de mensonges ». La preuve : ne savent-elles pas qu’aujourd’hui les femmes peuvent avorter sans la permission de leur mari ? Et même, si leur mari n’est pas d’accord, que ce sont elles qui auront le dernier mot ? Passons sur la justification des écarts de salaires entre hommes et femmes qu’on pourrait résumer par cette phrase post-patriarcale : « Elles le veulent bien ! ».

Il nous reste encore la poésie. Je veux dire, pardon, il n’y a plus de poésie ! Pourquoi ? A cause de qui ? Eh bien : des écologistes ! L’écologie était la poésie du monde – et vice-versa – mais maintenant l’écologie c’est devenu la science. La preuve ? Les éoliennes  qui enlaidissent le monde et le dépoétisent.

L’auteur s’est pris une gifle (symbolique) par une auditrice qui s’est indigné que ce Monsieur soit sur une radio publique à une heure de grande écoute avec de bien faibles contradicteurs [rappelons qu’il a une émission régulière sur France-Culture], ce qui lui a permis de triompher : les néo-féministes sapent la démocratie !

Immortel, immortel et sot à la fois ♫