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GRASS'MAT et radio

Ce matin, enfin, j’ai fait la grasse matinée ! Mon chien Igloo est parti en vacances à Oléron avec deux autres chiens… et leurs maîtres. Mes ami.e.s sont venus et repartis. Mon frigo est encore plein. La vaisselle c’est pour plus tard. Il me reste ma chatte Squat qui n’a rien contre une bonne nuit allongée contre mon épaule. Mais selon mon habitude, j’aime bien allumer mon poste radio, doucement, avec une attention flottante ce qui permet, disent les psychanalystes, de libres associations.

Et je me pose cette question (depuis longtemps) : Mais pourquoi donc parlent-ils si vite ?

D’accord, les non-professionnels, celles et ceux des micro-trottoirs, s’expriment de plus en plus mal, à grands coups de « voilà », de « en fait », de « un exemple par exemple… ». Le son de la voix monte et descend, se fond dans le gargouillis d’un rappeur qui essaie de dominer les deux notes d’un fond de ferraille, et j’en passe.

Mes journalistes n’évitent pas toujours (surtout les sportifs) d’accélérer la vitesse et le son au point de ne plus être audibles ! Je sais, pour avoir travaillé 11 ans dans la régie publicitaire d’une grande radio que le temps c’est de l’argent et que pour un annonceur acheter 30 secondes d’espace, il vaut mieux le remplir au maximum de mots et de bruits pour faire passer le.les messages… qu’on n’entend plus.

Mais pour un journaliste, le temps n’est pas de l’argent, il est de l’information ; il y a en bout de chaîne un auditeur ou une auditrice qui n’a pas à décrypter une ratatouille sur l’Ukraine, le 49/3, la grève des bidons d’essence, le sacre de M. Xi, etc.

Tenez, ce matin, je voulais écouter un peu plus attentivement un certain Gaël Giraud, économiste et de plus, jésuite ! qui parlait de son dernier livre  à toute vitesse, au point que le journaliste qui l’interviewait était contaminé et se mettait à embrayer sur la même vitesse.

Mais bon sang, prenez le temps de vous exprimer ! – « Oui mais, me dira-t-on, on dira moins de choses » ; Eh oui, comme ça vous pourrez aller à l’essentiel ; vous pourrez expliquer, puisque c’est votre rôle, plus clairement à l’auditeur que je suis, que nous sommes, ce que vous voulez dire. Pour convaincre – ce qui n’est pas le rôle d’un journaliste – il suffit souvent de quelques mots, de quelques formules… On ne vous paye pas (encore !) au nombre de mots par seconde ?

 



23/10/2022
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